Irène notre partenaire en arménie

Irène, notre partenaire locale en Arménie, nous conte son arrivée en France et en Europe, sa passion pour son pays qui la ramènera en  terre arménienne, sa rencontre avec Vision du Monde et l’attrait qu’elle possède  pour le tourisme équitable et solidaire.

Ton identité

Irène, d’où viens-tu ?

Je suis née en Arménie en 1975, à l’époque de l’URSS. Mon pays faisait encore parti du grand empire soviétique. J’ai été bercée, depuis mon enfance, dans la culture française : le Roquefort, que j’avais l’habitude de détester, le défilé des œuvres de Balzac et de Dumas sur les étagères de notre bibliothèque familiale, le monde fantastique des robes que ma tante avait l’habitude de porter et des parfums qu’elle achetait à des prix exorbitants à ces Français d’origine arménienne, qui rendaient visite aux membres de leur famille.

Petite, ma grand-mère m’avait donné la consigne de bien apprendre le français. C’était la langue de l’aristocratie. A cette époque il n’était pas question de partir en France : les départs vers l’étranger n’étaient autorisés qu’à très peu de gens et nous n’espérions pas une telle faveur.

La fin de mes études secondaires coïncide avec la chute du régime soviétique, et l’indépendance de l’Arménie, en 1991. Peu de temps après, l’Arménie se retrouve impliquée dans une guerre menée par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens de la région autonome de Nagorno-Karabakh. Par solidarité avec l’Azerbaïdjan, la Turquie, ferme ses frontières, alors que notre voisin au nord, la Géorgie, est en proie à une guerre civile. La seule issue pour l’Arménie vers le monde extérieur est l’Iran. 9km de frontière délimitée par la rivière Arax : il n’y avait pas de pont pour traverser.

La préparation aux examens d’entrée à l’Université s’est déroulée dans des conditions peu propices : dans le froid et sous la lumière d’une lampe à kérosène ou d’une petite ampoule rechargeable. La transition d’une économie planifiée à une économie de marché en Arménie s’est passée dans la souffrance et la douleur : guerre, misère, chômage…avec le sentiment d’impuissance de changer le cours des choses.

Au vu de ces conditions, la France apparaissait comme une porte vers un autre monde, vers la liberté et l’indépendance.

En 1999, je pars faire mes études à l’Institut d’Études Politiques de Paris. J’en avais rêvé depuis 4 ans, j’avais construit mon parcours à travers mes propres peurs, mes hésitations. Je ne me suis pas trompée : Sciences-Po était exactement l’école dont j’avais rêvé : une formation intense, riche, exigeante, répondant aux besoins du monde professionnel.

Deux ans à Sciences-Po, deux ans au cycle du DEA à l’Institut Européen de l’Université de Genève. La Suisse est pour moi une toute autre découverte : un  mélange de deux cultures, germanique et latine.

Enfin, à la suite de ce parcours, j’ai travaillé à Bruxelles pendant une année pour une ONG arménienne.

Je suis retournée en Arménie en 2004 après 5 ans d’absence.

Monument de la capitale arménienne, Erevan

Erevan, capitale d’Arménie

 

Ta relation avec Vision du Monde

Comment nous as-tu connus ? Quels sont les éléments qui t’ont amené à travailler avec nous ?

Je travaille avec Vision du Monde depuis 2008. Notre rencontre est le fruit du hasard ; si le hasard existe. J’accompagnais un groupe de touristes français à Vardenis ; c’était le premier voyage test pour savoir si l’on pouvait inclure cette étape dans les circuits. Les voyageurs étaient dispatchés dans des familles pour la nuit. Le lendemain, nous passions avec le bus d’une famille à l’autre pour récupérer nos voyageurs. Arrivés chez Gayané, je vois mes voyageurs se précipiter vers moi en me disant qu’un jeune français est là en voyage de reconnaissance et qu’ils lui ont parlé de moi. C’est ainsi que j’ai connu Guillaume, le jeune stagiaire de Vision du Monde et je lui ai remis ma carte de visite.

A vrai dire, j’avais passé une mauvaise nuit, car j’étais malade et je n’ai même pas retenu le nom de l’organisme qu’il représentait, mais quelques mois plus tard, j’ai reçu un coup de fil de sa part. Il me disait qu’il était à Erevan et qu’il souhaitait me rencontrer.

Guillaume m’a expliqué en quoi consistait le voyage solidaire et quel était le rôle de la guide. C’était exactement le type de voyage que je souhaitais accompagner et organiser. Dans le voyage solidaire, ce qui est le plus important c’est la dimension humaine, la communication, l’échange, la curiosité et le partage.

Monastère arménien, situé dans le marz de Syunik

Monastère arménien

Ton pays d’origine

Tu es arménienne d’origine. En quelques mots, comment définirais-tu ton pays ?

En quelques mots je dirais hospitalité, volonté de vivre et créativité.

Y a-t-il quelque chose qui te passionne dans son histoire,dans sa culture… ?

Ce qui me passionne dans l’histoire de mon pays c’est surtout le fait d’être au carrefour des cultures, des enjeux, des influences et des antagonismes. Je suis par ailleurs passionnée par l’architecture arménienne, la danse et la musique.

Folklore arménien, groupe de chant

Groupe de chant arménien

Le voyage solidaire en Arménie

Qu’est-ce qui fait la richesse des étapes de ce(s) voyage(s) ?

La richesse du voyage équitable en Arménie c’est surtout sa nature à plusieurs visages. Les voyageurs traversent aussi bien le milieu citadin que rural, visitent aussi bien les monuments architecturaux et historiques, que des monuments naturels, ils rencontrent des artisans, des villageois, des enseignants…

Paysage du lac Sevan, en Arménie avec une chapelle.

Arménie, le lac Sevan

Ta vision du tourisme solidaire

Quelle est ta vision du tourisme solidaire ?

Le tourisme solidaire c’est comme un acte fraternel. C’est un tourisme respectueux et curieux des différences de chacun mais qui permet de voir que les joies et les peines de tous sont les mêmes.

Le tourisme solidaire se tourne vers tout le monde mais notamment les « petits gens » et leur apporte du confort, de l’espoir et la bonne nouvelle qu’ils ne sont pas oubliés.

Les voyageurs solidaires, ce sont des gens qui allument de petites lumières pour d’autres personnes qui leur ressemblent dans la cathédrale universelle qui s’appelle la planète Terre.

Moment de partage, solidaire entre les locaux et les voyageurs pendant la fête de l'eau

Fête de l’eau, en Arménie

Un grand merci à Irène, notre partenaire arménienne qui nous a partagé son attachement pour son pays natal et ses habitants au grand cœur.

Envie de découvrir les terres d’Arménie et rencontrer la population arménienne ? Rejoignez Irène sur nos voyages solidaires en Arménie avec Vision du Monde !

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