Katarzyna, notre partenaire polonaise

Katarzyna, notre partenaire locale en Pologne

Tout droit venue de Cracovie et dans un français presque parfait, notre partenaire polonaise Katarzyna joue le jeu des reporters en nous dévoilant les richesses de son pays d’origine et nous parle de son projet de développer les voyages scolaires solidaires en Pologne !

Ton identité

Katarzyna, d’où viens-tu ?

Je suis originaire de Cracovie, une magnifique ville située au sud de la Pologne, dans une région appelée Malopolska (Petite-Pologne en français). Cracovie est ma ville préférée en Pologne. Aujourd’hui j’ai le plaisir de faire découvrir aux voyageurs de Vision du Monde sa richesse, à la fois architecturale, culturelle et humaine.

Le centre historique de Cracovie est très riche en monuments, surtout de l’époque de la Renaissance (pour information, la vieille ville de Cracovie a été inscrite sur la toute première liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1978 !). Mais Cracovie ne se limite pas à sa vieille ville – elle est aussi très connue pour sa vie culturelle et artistique (elle a été la capitale européenne de la Culture en 2000). Enfin, c’est une ville très jeune et vivante, grâce aux très nombreux étudiants. Moi-même, j’ai eu la chance de faire mes études à l’Université Jagellonne, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale où parmi ses plus célèbres étudiants figurent l’astronome Nicolas Copernic et le pape Jean-Paul II.

Bateau, Pologne Cracovie

Cracovie, Pologne

Ta relation avec Vision du Monde

Comment as-tu connu Vision du Monde ? Quels sont les éléments qui t’ont incitée à te joindre à nous ?

J’ai organisé mon premier voyage en Pologne avec Vision du Monde en 2011.

J’ai souhaité proposer ma contribution personnelle dans le développement des alternatives au tourisme de masse – j’ai donc commencé à chercher un partenaire potentiel. J’ai eu de la chance de rencontrer Laurent de Vision du Monde lors du Salon Européen du Commerce Equitable. J’ai assisté à sa présentation et j’ai été séduite par les valeurs défendues par Vision du Monde.

Promenade en calèche, Cracovie

Promenade en calèche, Cracovie

Ton pays d’origine

Tu es Polonaise d’origine, si tu devais définir ton pays en quelques mots, lesquels choisirais-tu ?

C’est un exercice très difficile de résumer un pays en seulement quelques mots. D’autant plus que, exactement comme en France, on rencontre en Pologne une richesse et une très grande variété à la fois aux niveaux géographique, culturel et humain…

Personnellement, je préfère toujours partir sans certains « à priori », en mode découverte. En se débarrassant de nos « filtres cognitifs », nous sommes plus ouverts et on apprend davantage.

Les Piénines, chaîne de Montagnes à cheval entre la frontière Polonaise et Slovaque

Les Piénines, chaîne de Montagnes

Tu vis aujourd’hui en France, pourquoi avoir quitté la Pologne ?

Je ne me dis jamais « France ou Pologne ». C’est plutôt « France et Pologne ».

En effet, il n’a jamais été question de quitter la Pologne. Je ne suis pas arrivée en France avec la volonté de partir de mon pays natal – au début, je devais y rester seulement pour une année, le temps de ma bourse Erasmus. Depuis, je vis en France et je garde des liens très forts avec mes deux pays. J’espère que je ne serai pas un jour amenée à effectivement choisir l’un d’eux…

Je me suis rendue compte qu’en France les gens ont souvent une perception de la Pologne en tant que « pays lointain » – je pense que le fameux  bloc soviétique et la division de l’Europe en ouest/est y est pour quelque chose. Pourtant, il suffit de traverser l’Allemagne et nous y sommes ! Ce n’est vraiment pas loin et je me rends en Pologne plusieurs fois dans l’année, pour voir ma famille, ami(e)s, pour accompagner les voyageurs de Vision du Monde…

Promenade sur la rivière Dunajec, sud Pologne

Promenade sur la rivière Dunajec

 

Le voyage solidaire en Pologne

Qu’est-ce qui fait la richesse des étapes de ce(s) voyage(s) ?

Lors de ce voyage je garantis une bonne ambiance, la découverte de sites importants au niveau culturel et historique. Les français gourmands apprécieront la richesse de la cuisine, des plats inconnus en France. En Pologne, les visiteurs n’ont jamais faim ! Et pour échanger avec les gens rencontrés au cours du voyage – la bonne humeur règne !

Mon objectif est de conduire mes voyageurs aussi en dehors des sites touristiques incontournables – pour leur montrer des endroits où ils auraient des difficultés à accéder eux-mêmes, notamment en raison de la barrière de la langue. A titre d’exemple, on rend visite à un sculpteur traditionnel dans son atelier – l’une de ses œuvres est exposée dans la très célèbre mine de sel à Wieliczka. Pourtant, nous sommes ici loin des circuits touristiques standardisés.

A l’issue de ce voyage, on peut vraiment bien connaitre une partie de la Pologne et de ses habitants – il ne s’agit pas ici d’un voyage superficiel de type « 7 capitales en 7 jours ».

La Mine de Sel « Wieliczka », site classé par l'UNESCO

La Mine de Sel « Wieliczka

Pourquoi avoir développé un voyage scolaire en Pologne ?

Je pense que pour les jeunes Français il est très intéressant d’effectuer un séjour en Pologne en termes d’ouverture d’esprit, de compréhension du monde. Aujourd’hui, dans un contexte où les sociétés se replient sur elles-mêmes, il devient encore plus important de découvrir l’autre… pour se rendre peut-être compte qu’un « autre » n’est pas si différent de soi-même.

Lors du voyage scolaire en Pologne, je propose la visite de sites importants pour les différentes périodes de notre histoire récente que ce soit la 2e guerre mondiale, le socialisme polonais, la guerre froide, la chute du communisme…

Je me rappelle toujours d’une phrase lors de la visite du camp de concentration à Auschwitz que « l’histoire se répète »… Je pense que le contexte politique du monde d’aujourd’hui exige une mobilisation particulièrement forte – nous devons notamment garder la mémoire de notre passé afin de ne pas commettre les mêmes erreurs.

Je propose de montrer aux élèves le camp à Auschwitz uniquement pour des raisons éducatives. J’insiste sur le fait que je ne considère pas ce lien comme encore une attraction touristique, Auschwitz n’est pas un site touristique ! Il s’agit d’une visite éducative qui se prépare en amont. Montrer aux jeunes de quoi l’Homme est capable – pour faire notre maximum pour que cela ne se reproduise plus jamais

 Visite du musée national d'Auschwitz-Birkenau

Musée national d’Auschwitz-Birkenau

 

Ta vision du tourisme solidaire

Quelle est ta vision d’un voyage solidaire ?

Originaire de Cracovie, j’ai vu ma ville d’enfance se transformer avec l’arrivée du tourisme de masse. Les petits magasins familiaux du centre-ville où je faisais les courses avec ma grand-mère ont cédé leur place aux magasins à destination des touristes, proposant aux visiteurs des produits très éloignés de ce qu’on considère comme « local » et « équitable ».

Pour moi, le tourisme solidaire doit surtout être solidaire avec la population locale – qui devrait pouvoir profiter de l’argent dépensé par les voyageurs. Mais il devrait aussi être solidaire avec notre environnement, avec les générations futures – par exemple en mangeant des produits locaux, de saison, issus de l’agriculture écologique…

En ce qui concerne les voyages proposés par Vision du Monde, je considère que la partie solidaire ne concerne pas uniquement les 3% du prix du voyage versés aux projets de développement. Il s’agit plutôt de l’ensemble du voyage, la façon dont il est construit de manière solidaire. Par exemple, je fais très attention pour rémunérer mes collaborateurs en Pologne (hôtes, transporteurs, guides locaux…) de façon équitable. Je fais également attention à éviter les déplacements inutiles – et pourtant, le programme est très riche en découverte.

Visite du centre de Cracovie

Le centre de Cracovie

Ce qui est également très important quand il s’agit du tourisme solidaire, c’est l’attention portée pour ne pas rendre les populations locales dépendantes du tourisme et d’apporter une aide réellement utile. Il est beaucoup plus difficile de faire en sorte que l’argent donné serve vraiment aux populations locales et les rende plus indépendants que donner un peu d’argent ou de devenir un bénévole à titre ponctuel. C’est d’autant plus important, qu’aujourd’hui, on assiste à une vraie explosion du phénomène de « volontourisme ». D’un côté, ça donne de l’espoir de voir autant de gens prêts à investir du temps et de l’argent pour apporter de l’aide. De l’autre côté, il serait souhaitable qu’ils aient un peu plus d’esprit critique quand il s’agit de choisir la forme de leur engagement et optent pour des projets utiles, et surtout ne rendant pas la population locale dépendante. Si on veut que la forme de tourisme que nous défendons ne soit pas une source de dérives (comme le phénomène de faux orphelinats au Népal – pour attirer les « volontouristes »), on doit vraiment faire très attention.

Pour cette raison, quand j’ai décidé de m’engager pour le développement d’une alternative au tourisme de masse en Pologne, j’ai décidé de m’orienter vers un organisme transparent, qui est Vision du Monde.

Enfin, j’apprécie l’idée de la solidarité  internationale défendue par Vision du Monde – à titre d’exemple le voyage “Les rives du Danube à vélo” contribue à un fonds de développement de solidarité avec le Mali, à un moment où les voyages vers ce pays sont suspendus.

 

Tes conseils pour nos voyageurs solidaires 

As-tu des conseils à donner à nos voyageurs solidaires qui souhaiteraient partir en Pologne ? Des anecdotes ?

Lors d’un voyage solidaire en Pologne nous avons logé chez une famille très sympathique dans un village situé à environ 40 km de Cracovie. A ma connaissance aucun habitant du village ne parlait français et très peu anglais. L’endroit est d’une grande beauté, mais situé en dehors des circuits touristiques standardisés donc très peu de voyageurs étrangers s’y aventurent. Et je n’y ai encore jamais rencontré un Français, mis à part les voyageurs de Vision du Monde !

Parc national d'Ojców, comté de Cracovie

Parc national d’Ojców

Le lendemain de notre départ, notre hôte m’appelle pour me demander un coup de main pour la traduction – et elle me passe au téléphone un couple de Français ! Les Français m’expliquent que tous les gens du village leurs ont indiqué de se rendre chez notre hôte !

En Pologne, les gens qui ont fait leur scolarité avant la chute du bloc soviétique parlent très rarement anglais ou français. C’est notamment le cas pour la plupart des hôtes chez qui nous logeons. Mais comme il s’agit de gens très chaleureux, la barrière de la langue tombe toujours à une vitesse impressionnante – et les voyageurs et leurs hôtes trouvent toujours des moyens pour se comprendre sans mon aide. Encore une preuve que le sourire est un langage universel !

 

Un grand merci à Katarzyna, notre partenaire polonaise qui a bien joué le jeu et qui nous a livré de belles réponses à nos questions !

Vous souhaitez partir pour un voyage solidaire en Pologne ? Rejoignez Katarzyna sur nos voyages solidaires en Pologne avec Vision du Monde !

 

 

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