Du 15 avril au 3 mai 2024, un groupe de 20 élèves russophones en terminale générale au Lycée Max Linder de Libourne a participé à l’un de nos voyages scolaires en Ouzbékistan.
Au départ de Paris, nous leur avons ainsi proposé un circuit sur mesure de 19 jours entre Samarcande et Khiva. Sur place, le voyage fut mené par Nozim, notre guide local francophone qui aime partager sa culture avec les jeunes français.
Vous découvrirez ainsi, quelques extraits authentiques du récit rédigé par Caroline, leur professeure de Russe à l’origine de ce mémorable voyage scolaire en Ouzbékistan.
Samarkand, Shah-i-Zinda, Plov et artisanat ouzbek
Il était une fois… Une aventure au pays du bleu… turquoise, marine, roi, outremer… Une aventure au pays des voiles colorés et des tuniques chamarrées, des mosaïques aux formes savantes et alambiquées, des majoliques, des bas-reliefs en marbre blanc…
Bref ce fut Shah-i-Zinda – la cerise sur le gâteau comme le dit Nozim notre guide, la plus belle nécropole d’Asie centrale. Sous un ciel bleu immaculé, les tombeaux resplendissaient. Les trois femmes de Tamerlan y ont le leur. Mais aussi d’illustres inconnus (en tous les cas pour nous). Le tout datant du XIème au XVème siècles.
2H30 à déambuler le nez en l’air et les yeux écarquillés. 2H30 de rencontres avec des Ouzbeks, des Tadjikes, des sourires et des photos partagées. Un lieu d’unité et de sérénité. Tout simplement magique !
Quelque peu difficile de s’en extirper. Mais Nozim nous avait concocté une petite surprise pour bien débuter notre séjour : nous sommes allés apprendre à fabriquer du papier de soie à partir de branches de mûrier. Et naturellement nous avons fait un détour par la boutique pour acheter quelques souvenirs… de papier.
Les estomacs criaient famine, alors PLOF ! Sur un lit de riz cuit à l’huile de sésame, des carottes jaunes et des oignons, des pois chiches et des raisins secs. Le plat traditionnel local, la carte de visite de l’Ouzbékistan. Miam !
Pour digérer, quelques marches vers le sommet d’une colline qui domine Samarkand (ou Samarcande, d’après l’orthographe française). C’est là qu’Ulug-Bek, un des fils de Tamerlan, astronome et physicien de génie a conçu et bâti un observatoire abritant entre autres un immense sextant.
Visite du musée attenant et enfin le musée d’histoire de Samarkand sur le site d’Afrasiab, la cité d’origine aujourd’hui appelée la ville morte. Fresques, céramiques, monnaies, ossuaires et un autel voué au culte des Zoroastriens.
Samarkand : Visite d’une école Ouzbèke, Mausolée de Gour Emir, Médersas du Registan
Ce matin Nozim a revêtu son costume et mis une cravate. C’est du sérieux : on va à l’école n°43. Nous empruntons les transports en commun. Serrés comme des sardines dans un bus de ville, nous sommes l’attraction du bus : des jeunes français à Samarkand, c’est rare ! Nous sommes les invités, nous dit-on.
Dès l’arrivée dans la cour, nous comprenons que nous sommes attendus avec impatience. Accueillis par toute l’administration, et par les élèves. Petite précision, dans une école ouzbèke, tout comme en Russie, les élèves fréquentent le même établissement du CP à la terminale.
Les présentations faites, nous prenons place dans la grande salle d’accueil, l’équivalent de notre salle polyvalente. Seule « petite » différence, le portrait des présidents Mirziyoyev et Macron trônent en bonne place. Les élèves ont préparé un spectacle à notre intention. Les plus petits dansent, des adolescents de 13 ans chantent à la perfection un air d’Edith Piaf; et les cinquième années entonnent la Marseillaise. C’est touchant. Nous sommes quelques-uns à avoir les larmes aux yeux.
Puis vient le temps de la visite de l’école…improvisée mais très chaleureuse. Les cours de chimie, informatique, français nous sont ouverts. Toute l’école a chamboulé son emploi du temps pour nous recevoir. Des contacts sont échangés, les profs de français sont non seulement enchantés de notre visite, mais souhaitent aussi organiser un partenariat entre enseignants : faire venir de jeunes Ouzbeks en France leur paraît impossible car beaucoup trop cher. Nous repartons vers midi, mais pour mieux revenir samedi.
Après un bon déjeuner, direction le mausolée de Gour Emir (c’est à dire celui où repose le corps de Tamerlan). Nous prenons un cours d’architecture, tant les explications de Nozim sont détaillées et riches.
Et nous enchainons par ce que nous attendons tous : la visite des médersas du Registan.
Commence alors pour nous la plus incroyable visite. Jusque-là nous étions restés sur le haut de la place comme la majorité des touristes. A présent, nous pénétrons dans ce sublime ensemble architectural. Nous nous sentons envoûtés, tous petits, envahis de sensations aussi fortes que diverses. Nous ressentons la force de cet empire qui a régné sur une partie du monde. Nous sommes cernés par les medersa, les mosaïques d’une infinie délicatesse et d’une richesse incomparable.
Nous allons y passer plusieurs heures, passant d’une médersa à l’autre, se faufilant dans les cellules des anciens étudiants. La lumière change au fil des heures et modifie les couleurs. Les mosaïques s’embrasent dans le couchant. La nuit venue, une lune timide dans un ciel limpide porte à la rêverie, … et nous rêvons.
Mosquée de Bibi Khanum et dégustation d’un Plov
Ce matin visite de la mosquée de Bibi Khanum, immense, majestueuse, une grande place centrale encerclée de mûriers qui diffusent une ombre très appréciable pour écouter Nozim nous raconter la légende de la femme préférée de Tamerlan, qui dirigeait l’empire en son absence.
Dans le ciel les hirondelles s’en donnaient à cœur joie, dans les mûriers les cousins orientaux des merles bavassaient à qui mieux mieux. Et après ces trois premières journées bien remplies , nous avons tous profité d’un temps de liberté que chacun a utilisé comme il l’entendait.
16H30 – c’est reparti sous la conduite dynamique de Nozim, un bus nous attend. Nous sommes attendus à 25 km de Samarkand, pour aller préparer et déguster un plov.
Nous sommes accueillis en grande pompe, par une grande famille ouzbèke vêtue de costumes traditionnels. Ils avaient organisé une fête à la manière des grands événements familiaux : fiançailles, mariage, baptême et festivités en tous genres. Le repas fut succulent, les tables regorgeaient de plats traditionnels. La musique était entraînante et bientôt, chacun se trémoussait sur des rythmes orientaux. Très bon moyen pour digérer la marmite de plov cuite au feu de bois !
Cours de français, math et littérature ouzbèke à l’école 43 de Samarkand
Après le ciel bleu des derniers jours, nous découvrons Samarkand sous un ciel très gris, une atmosphère très lourde, qui dès l’après-midi tourne à l’orage. De grosses gouttes de pluie s’abattent sur la ville. Le Registan pleure et se pare de tons pastels.
Ce matin, il y a école. Le réveil est un peu dur après la soirée d’hier. Nous sommes en retard mais Nozim nous fait un mot d’excuse. On nous attend avec autant d’impatience que le premier jour. Nous allons assister à des cours de français, de math, littérature ouzbèke, et histoire. Puis visite de la bibliothèque, bien fournie en livres ouzbèkes bien-sûr, mais aussi russes et français.
Mais déjà, il faut partir. Les élèves ont lié connaissance et rendez-vous est pris pour aller flâner ensemble cet après-midi au marché.
Dernier après-midi à Samarkand. Donc quartier libre pour tous. De nombreux achats (vêtements colorés, fromage, saucisson, halva…). On a envie de tout acheter sur les marchés orientaux.
Retour à l’auberge sous la pluie. Il n’y a plus qu’à refaire nos sacs. Départ demain pour Sarchashma, dans la montagne, à 2000 mètres d’altitude. Nous allons dans le village natal de Nozim.
De Samarkand à Sarchashma
Nozim est là, avec un de ses frères et un cousin. Un peu plus loin sur le bord de la route nous attendent 7 voitures. Impossible de faire entrer tous nos bagages, mais qu’à cela ne tienne, Nozim commande 2 voitures supplémentaires. Enfin, bagages, élèves et adultes sont à bord. Le voyage peut commencer. Longtemps, nous traversons la banlieue de Samarkand, nous longeons commerces, boutiques en tous genres, usines. Puis les maisons s’espacent, les vaches en laisse broutent sur le bas-côté, des camions poussifs ralentissent notre rythme. Les cahots de la route nous bercent ou parfois nous bousculent. Il fait chaud. Très chaud même. Une heure plus tard, nous arrivons au col de Taxtakaracha, à 1700 mètres. La pause est bienvenue et très colorée.
Partout des stands de fruits secs, abricots, raisins, noix, pistaches des montagnes, d’Iran ou de Turquie, du fromage… de quoi satisfaire notre gourmandise. Nous repartons. La route plonge à présent vers une large vallée où s’étale la ville répondant au nom imprononçable de SARKHCHISABZ. Les voitures se garent. On sort les bagages et on les recharge dans des 4X4. Et c’est parti pour la dernière étape.
La route s’engage dans une gorge. Les rochers sont rouges, ocres… les formes sont très variées : des rochers granitiques ronds (des tafonis) alternent avec des empilements de strates sédimentaires entaillées par les torrents. Soudain, un mur se dresse devant nous : un immense barrage de terre. Arrivés au sommet, une pause pour aller admirer la retenue d’eau de couleur turquoise qui serpente entre les vallées. Au-dessus se dressent les montagnes enneigées des contreforts du Pamir. Des sommets qui frisent les 4000 mètres d’altitude. La vue est incroyable.
On redémarre pour le dernier tronçon. La route se fait piste, souvent de guingois, creusée d’ornières. Le rythme est plus lent. Les véhicules peinent, calent par moment. Il faut descendre pour laisser redémarrer la voiture. Parfois un camion nous ralentit encore.
Et enfin au bout de 6 heures de voyage, (qui pourtant nous a semblé court, tant la vue était sublime), Sarchashma apparaît, accroché à la montagne. Des toits de tôle, des murs en briques d’argile crue, recouvertes de torchis, l’étage souvent fait en colombages. Vaches et ânes sillonnent les rues. Les chiens somnolent au soleil. Le village a été fondé en 1305, et il compte aujourd’hui près de 4000 habitants.
Nous arrivons chez les parents de Nozim. Sa mère et toute sa famille nous accueillent. Nous entrons dans une très grande maison de style tadjike. On se déchausse à l’entrée. Toute la maison est couverte de tapis. Les bagages sont montés à l’étage qui nous est réservé. 4 chambres où sont étalés des matelas sur le sol, et sur le vaste palier, sont dressées des tables basses couvertes de fruits secs, confiseries et gâteaux. Nous nous installons sur les coussins pour déguster une soupe et du thé. Depuis 2 mois, les femmes de la maison s’affairent pour coudre housses de couettes et de matelas afin de nous recevoir. L’accueil qui nous est offert est merveilleux.
Après le déjeuner, un peu de repos, puis certains partent découvrir le village. Les ânes sont rois. Chaque famille en possède un. Bien plus pratique que les voitures pour transporter bois, sacs, pierres ou autre sur les chemins escarpés. On croise aussi des 4X4 antédiluviens datant de l’ère soviétique, et des camions tout aussi soviétiques. En haut du village, l’appel à la prière vient troubler le silence ambiant. Des noyers séculaires bordent la route. Nous ne passons pas inaperçus dans le village. Tous les 3 mètres on s’arrête pour saluer l’ancienne prof de français, un passant ou un enfant curieux.
Pendant ce temps-là chez Nozim, les femmes s‘activent et préparent le plov pour le dîner. Vers 20H30 tout le monde est attablé et dévore : le plov est délicieux.
Nozim nous rejoint, pour nous parler de son enfance passée dans le village, des hivers glacés où il fallait déblayer les 2 mètres de neige qui s’accumulaient régulièrement devant la porte. Le matin, la maison était gelée au réveil. Sa mère se levait à 5 heures pour faire du feu. La toilette se faisait avec les moyens du bord. Il n’y a une douche dans la maison que depuis quelques années seulement. Le travail avec les touristes permet d’améliorer peu à peu le confort. Les toilettes sont toujours dans le jardin. Il nous parle du confort que nous connaissons et nous incite à réfléchir sur la chance que nous avons dans nos maisonnées occidentales.
Sarchashma : Randonnée sur la Montagne aux 40 filles
Aujourd’hui, la journée était sous le signe de la randonnée. Nozim nous a annoncé hier soir un dénivelé de 200 à 500 mètres. Le but est de faire le tour de la montagne aux 40 filles.
Nous partons avec un âne qui transporte notre pique-nique. Le chemin part du village et s’élève rapidement. Autour de nous des prairies ceinturées de cailloux. En fait, ce sont des parcelles que les paysans cultivent en été. Mais pour parvenir à cela, ils doivent tout d’abord dépierrer les champs. Le travail se fait à la main. Armés de simples pelles et de barres-à-mines, ils retirent peu à peu toutes les pierres sur des terrains souvent très pentus, afin de planter ensuite des pommes de terre. Un travail de titan.
Plus on prend de l’altitude, plus la vue est spectaculaire. Mais toujours autour de nous ces mêmes parcelles de terrain. En fait, les cultures se font jusque très haut dans la montagne. Il faut utiliser au mieux toutes les terres. La végétation aux alentours est rase, mais néanmoins très variée. Beaucoup de fleurs, pour le moment encore en bourgeons, des arbrisseaux épineux. D’ici 2 semaines la montagne entière sera un jardin fleuri.
De l’eau court partout sous formes de ruisselets qui dévalent les pentes. De jeunes marmottes fuient à notre arrivée. Peu à peu se dessinent les hauts sommets encore enneigés. Un peu de neige sur le chemin fait la joie de nos lycéens.
Et enfin, c’est l’arrivée au col. Les hauts sommets se dressent subitement devant nous. Ils culminent à presque 4000 mètres d’altitude. Ce sont les contreforts du Pamir. Au-delà c’est le Tadjikistan et plus à l’est, la chaîne de l’Himalaya. Nous nous sentons subitement très petits, mais éblouis par la beauté du site.
Le pique-nique est sorti des sacs transportés par l’âne. En fait de pique-nique, c’est un vrai repas chaud servi dans des assiettes en porcelaine et du thé. Incroyable !
Hélas, le temps est menaçant, l’orage gronde et se rapproche rapidement. Nous plions rapidement nappe, assiettes et bols, et nous repartons. Le vent a forci. Il fait froid à présent. Même l’âne regimbe. Mais il semblerait que nous soyons chanceux. L’orage nous contourne et s’en va plus loin. Nous poursuivons vers une autre vallée. La lumière est incroyable. Au loin, un rideau de pluie traversé par le soleil.
A notre droite, la montagne aux 40 filles, en fait une paroi striée de crevasses qui symbolisent les filles en question.
Le chemin traverse soudain un névé. Une bataille de boules de neige s’engage accompagnée de fous rires. Bref, la journée est belle. Retour au village en soirée … avec quelques courbatures…
Tourisme solidaire et travail dans les champs
Ce matin, rendez- vous avec monsieur Le Maire de Sarchashma qui nous reçoit dans son bureau en toute simplicité mais néanmoins dans le respect du protocole. Petit discours de bienvenue. Nous lui offrons les cadeaux que nous avons portés et parlons de tourisme solidaire mené par l’agence Vision du Monde depuis plusieurs années.
L’argent récolté jusque-là a permis de restaurer plusieurs salles de classe, d’entretenir la piste menant au village et d’ici quelques mois de goudronner une partie de cette même piste. A notre niveau nous apportons aussi notre soutien : quelques livres pour la bibliothèque de l’école et plusieurs sacs de vêtements déposés à la mairie. Le maire se chargera de les répartir entre les personnes les plus nécessiteuses.
En fin de matinée, le groupe se rend dans un verger de pommiers appartenant au père de Nozim. Armés de pelles, les élèves vont bêcher autour de tous les arbres pour aérer la terre… À 13H, Pause pique-nique à l’ombre d’un noyer. Sur une grande bâche, les assiettes en porcelaine sont de sortie et se remplissent de pommes de terre frites, préparées aux aurores par la mère et la belle sœur de Nozim. Un bol de thé, quelques biscuits, une sieste et le travail reprend. Quelques coups de soleil et quelques ampoules aux doigts plus tard, les arbres peuvent tous respirer, ce qui fera économiser une journée de travail au père de Nozim.
Nous prenons le chemin du retour. « À la maison » nous improvisons un atelier poterie avec l’argile trouvée au fond du jardin. Cette même argile omniprésente qui sert à confectionner le torchis posé sur les murs. Sous nos doigts prennent vie bols, tortue, Vénus, oiseau…
Dernier dîner dans la maison familiale de Nozim : de succulentes ravioles concoctées par les femmes de la famille et Aziza. Fabuleux !! Pour digérer, opération rangement des sacs car demain matin, c’est le départ pour Boukhara.
Trajet entre Sarchashma et Boukhara.
Il y a embouteillage dans la rue du village habituellement si tranquille. 4X4 et fourgonnettes s’agglutinent devant la maison. On charge notre montagne de sacs et on s’entasse dans les véhicules. Les adieux sont émouvants. Des photos, des accolades, beaucoup de larmes aussi. Difficile de se séparer de ces hôtes si chaleureux.
Et le voyage commence. Sur la piste cahotante d’abord. Puis sur la route en mauvais état. Arrivée à Sarkhisabz. Les klaxons et la poussière remplacent les « hi-hans » des ânes du village. Il fait chaud et lourd. Nous déchargeons les bagages, pour les recharger dans un bus qui va nous amener jusqu’à Boukhara sur une route défoncée et en travaux.
Enfin, les dômes turquoise et les murs ocres de Boukhara apparaissent. Nous sommes logés dans la vieille ville dans un hôtel confortable tenu par une famille. La grand-mère préside le dîner : un plov de bienvenue et nous dit que nous ne sortirons pas de table tant que nous n’aurons pas tout mangé. Mission… presque accomplie.
Visite de Boukhara et de ses environs
Nous partons à la découverte des environs de Boukhara. Il fait déjà très chaud à 9H, environ 20° et le soleil est déjà brûlant.
Heureusement, nous avons un bus. Premier arrêt à l’ensemble commémoratif de Bahauddin Nakshband. Très fréquenté, plus de locaux que de touristes. Nous devons nous voiler afin de ne pas choquer. Un peu difficile avec cette chaleur… On y trouve plusieurs mosquées et un mausolée. Au centre, une cour ombragée avec un bassin. On y vient en famille pour prier. Aujourd’hui, vendredi, c’est jour de prière. L’endroit est particulièrement fréquenté… C’est grandiose. Des plafonds ouvragés, des colonnes en bois sculptés, et toute une palette de bleu qui créent une atmosphère douce et sereine.
On quitte ce havre de paix. Nous sommes assaillis par la chaleur de la rue. On se précipite dans le bus climatisé, pour quelques minutes et quelques kilomètres.
Arrêt au palais d’été du dernier émir Akhad Khan : Sitoraï-Mokhi-Khosa, ce qui veut dire : élégante étoile de la lune. Construit à la mode russe du 19ème siècle pour l’extérieur et chargé de peintures, arabesques orientales à l’intérieur, c’était la résidence d’été du khan. Considéré comme le Versailles de Boukhara, le site avait été choisi pour sa fraîcheur, même en plein été. Il est situé à 4 kilomètres de Boukhara. Petite anecdote : pour choisir l’endroit le plus frais, les savants de l’époque avaient accroché à divers endroits des environs de Boukhara des cadavres de moutons, et avaient choisi l’endroit où ces cadavres s’étaient le mieux conservés.
Dans le parc se pavanent des paons, qui attirent notre attention. Plus loin, un musée qui retrace l’histoire des Suzani, ces tapis muraux brodés avec des fils de soie. On a envie de tous les ramener.
Mais Nozim nous rappelle à la raison : le déjeuner nous attend à l’hôtel… Puis petite sieste (trop courte) et c’est reparti. La chaleur a encore monté. On frise les 40°. Le Mausolée des Samanides a beau être au milieu d’un parc, la fatigue, la chaleur et la digestion nous empêchent de nous concentrer sur les explications de Nozim. Pour nous réveiller un peu, nous filons vers le marché. 45 minutes de quartier libre pour que chacun puisse faire ses emplettes. Soirée libre pour tous dans la vieille ville et repos.
Visite de Boukhara : marchés et artisanat ouzbek
Dès le matin, après un solide petit déjeuner, nous partons sur la place qui jouxte notre hôtel pour découvrir l’ensemble architectural Poï Kalon qui comprend la médersa Mir-e-Arab encore en activité. Derrière les grilles nous apercevons des étudiants en chemise blanche et pantalon noir. La façade est sublime et riche en mosaïques bleues, comme il se doit.
Face à elle se dresse la mosquée Kalon que nous visitons drapées dans nos voiles. Les garçons, eux, peuvent rester tête nue. Très bel espace de paix et de sérénité. À chaque extrémité un labyrinthe de voûtes de pierre qui s’entrecroisent dans une symétrie parfaite et contribuent à la beauté sublime du lieu
En ressortant, nous admirons le minaret Minor-e-Kalon : une dentelle de céramique dans les tons ocres. C’est de là que 5 fois par jour résonne l’appel à la prière.
Puis notre visite nous mène vers des galeries commerciales. Rien à voir avec ce que nous connaissons en Occident. Ici, sous des voûtes séculaires, des boutiques se dressent dans d’anciennes cellules, dans des renfoncements, des recoins, et regorgent de tapis, soieries multicolores, vêtements bariolés au son d’instruments anciens.
Tout est là pour appâter les touristes qui sont au rendez-vous. C’est presque trop : trop de marchandises, trop de tout, mais néanmoins quelle beauté architecturale, et quelle richesse de couleurs.
Nous nous arrêtons dans un atelier de fabrication de tapis : kilims, tapis persans… de qualités diverses. Tout dépend du nombre de nœuds au centimètre carré. Les prix sont en conséquence : de 100 euros à 250 000 euros pour un tapis (soi-disant) volant !
Nous entrons ensuite dans un centre de fabrication de bijoux, de vases et de couteaux : Toki Zargarom ; le dôme suivant abrite Toki-Tel-parkh-Fourochon (un chapelier).
En sortant sous découvrons la Médersa Abdul Aziz Khan (17ème siècle) et en face celle de Ulug-Beg qui date du 15ème siècle. L’une parfaitement restaurée, l’autre en cours de restauration, mais dans les deux cas, sublimes.
Nous poursuivons à travers les rues et arrivons à de nouveaux dômes. Topi Sarafom, le bureau de change de l’époque des Khan, où les marchands changeaient toutes sortes de monnaies provenant des divers empires : perses, turques, tadjikes… pour obtenir la monnaie en cours à Boukhara. Une dame plantureuse semble tout droit issue de cette époque ; elle harangue d’une voix de stentor le chaland ébahi, et vend des friandises orientales. Et ça marche ! autour d’elle une nuée d’acheteurs, dont nos chers élèves. Un peu plus loin nous apercevons le Kanaka, ancien hôtel réservé aux derviches, puis un ancien caravansérail (l’endroit où les marchands faisaient halte pour la nuit mais aussi pour vendre leurs marchandises. Les chameaux dormaient à l’arrière du caravansérail et les marchands dans des petites chambres à l’étage).
Nous arrivons ensuite sur une place immense, riche en touristes et curieux. En son centre un immense bassin entouré de mûriers et sous les arbres, derrière l’attroupement des badauds la Statue du Mollah Nassreddine : juché sur son âne, ce personnage de légende fait la joie depuis des siècles des grands et des petits de la Turquie à l’Iran en passant par le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Ce Mollah, un peu niais pour certains, érudit pour d’autres, réglait les problèmes que les citoyens n’osaient aborder devant l’Emir, en les tournant en dérision, en bouffonneries.
- Un service entre voisins : Un jour, le voisin de Nassreddine vint lui emprunter son âne. « Malheureusement, dit le Mollah, il n’est pas là en ce moment ». Or à cet instant précis, on entendit l’âne braire. « Eh bien, si l’âne n’est pas là, demanda l’autre, pouvez-vous me dire qui est en train de braire ? » – « Homme de peu de foi, s’emporta le Mollah. Tu doutes de la parole d’un vénérable vieillard, mais tu croies sur parole le braiement d’un âne ! »
Ou encore ceci :
- Des fidèles du mollah se trouvaient en grande discussion à propos d’une certaine contrée d’Afrique où, disaient-ils, il faisait si chaud que les gens ne pouvaient supporter de vêtements et se promenaient tout nus. « Mais alors, demanda le Mollah Nassreddine, sans les habits, comment font-ils pour distinguer les hommes des femmes ? »
Derrière ce monument où se pressent et se bousculent touristes et locaux, on aperçoit la Médersa Nodir Deron Begi qui était le premier ministre du Khan au 17ème siècle.
Et enfin nous passons devant la Médersa Kukal Dosh, la plus grande d’Asie centrale.
Après toutes ces découvertes, les cerveaux sont en surchauffe. Et donc quartier libre pour tous jusqu’à 18H30. On se retrouve dans un bar restaurant qui surplombe l’ensemble Poï Kalon visité ce matin. Devant nous le soleil couchant fait flamboyer les mosaïques et les coupoles des médersas.
Voyage entre Boukhara – Khiva
La journée a débuté très tôt : 1H30 du matin, tout le monde était debout sac au dos. Départ de l’hôtel chuchoté afin de ne réveiller personne. Les visages sont fermés et endormis. Notre petite troupe rejoint le bus. Les bagages sont chargés. Et c’est parti vers la gare.
Dans le bus, quelques consignes : nous allons voyager dans un wagon « platskart », c’est-à-dire de troisième classe, un wagon dortoir. On doit entrer le plus discrètement possible car des passagers sont déjà couchés. Nous allons occuper la moitié du wagon. Les gros sacs et valises seront rangés dans les coffres sous les couchettes ou hissées sur les étagères du haut.
Arrivée à la gare. Distribution des billets et des passeports. Et dès que notre train est annoncé, on rejoint le quai n°2. Pas de passage souterrain comme en France ; on passe sur les voies.
Contrôle des billets et montée dans le wagon exigu avec nos gros bagages. Mais tout se fait dans le calme. C’est parfois un peu difficile de faire son lit, de trouver les bons draps et de se hisser sur les couchettes du haut. Mais tout le monde se case et se prépare à une nuit bercée par les cahots du train. Notre vieux train de l’époque soviétique va traverser un morceau de désert et nous sombrons dans le sommeil. Grasse mat sur nos couchettes exigües. Au matin, on peut mesurer la vétusté du train au sable qui s’est infiltré partout.
Un bus nous attend à l’arrivée. On recharge les bagages, et quelques minutes plus tard (Khiva est une petite ville), nous arrivons devant nos 2 hôtels côte à côte. L’un des deux est une ancienne Médersa. L’architecture est magnifique.
Repos, douche et déjeuner. Puis quartier libre pour tous cet après-midi. Il fait très chaud, au moins 30° et le ciel est tout bleu. Le dîner est pris dehors sous la galerie de l’hôtel ; assis par terre sur des coussins, on se croirait presque à la table d’un Sultan du passé.
Puis soirée au calme, pour préparer les petits sacs à dos. Les valises resteront à l’hôtel. Demain, direction le désert du Kyzyl Koum. Très chaud dans la journée, très froid le soir et la nuit.
Khiva – Ayaz Kala
La nuit dans notre hôtel Médersa a été très agréable. Ce matin, le petit déjeuner se fait dehors, toujours des coussins, à même le sol… Mais le soleil déjà haut tape fort. Dans le patio encore ombragé, les garçons d’hôtel arrosent le sol pour donner un peu de fraicheur et faire tomber la poussière.
Pour nous, c’est le départ pour le désert en bus. Nous partons vers le nord. Longtemps, nous longeons la banlieue de Khiva où se sont construits des cottages. Le gouvernement a incité les gens à s’installer loin des centres villes grâce à l’octroi de crédits bancaires, ce, afin de peupler les zones désertiques. Puis nous traversons Urgench, où dans quelques jours nous viendrons prendre l’avion.
Mais déjà le désert s’impose. Nous sommes dans le Kyzyl Koum, le désert de sable rouge. La végétation du printemps d’un vert amande, adoucit la rigueur du sol sableux. La température grimpe vite. Bientôt, nous traversons l’Amou Daria, le grand fleuve de l’Asie centrale. Aujourd’hui, suite à l’exploitation intensive du coton et du riz voulue par Staline, le fleuve est un peu fatigué. On a trop puisé dans ses eaux pour irriguer les champs gourmands en eau. Il n’atteint même plus la mer d’Aral, qui, elle aussi, connaît un sort peu enviable, et a perdu en 50 ans plus des trois quarts de sa superficie.
Au bout de 2 heures, nous sommes à pied d’œuvre. Nous sommes entrés dans la république autonome du Karakalpakstan. Et devant nous se dessine la forteresse d’Ayaz Kala qui date du 3ème millénaire avant Jésus Christ. Elle servait à abriter les populations contre les raids nomades. Plus tard, une garnison de la région du Korezm s’y est installée pour assurer la sécurité de la région. Aujourd’hui, elle est en ruine, mais ses vestiges sont encore impressionnants.
Un peu plus loin nous découvrons le camp de yourtes qui va abriter notre nuit. Fin de la route. Après, place au désert… Aujourd’hui, le camp compte une vingtaine de yourtes. Nous retrouvons Rano, la propriétaire du camp, dynamique et enjouée. Elle dirige avec énergie ce petit coin de paradis perdu dans les sables. Depuis le décès de son mari, l’an dernier, elle travaille avec une équipe qui la seconde. Mais elle a fort à faire.
À notre arrivée, nous sommes accueillis dans la « yourte restaurant » où le déjeuner nous est servi. Puis, sieste pour presque tout le monde. Il fait très chaud, vraiment très chaud. Quelques courageux vont ensuite braver la chaleur pour aller vers ce qui autrefois était un lac et n’est plus aujourd’hui qu’une saline. On croise la faune locale : de gros scarabées noirs et des geckos. Le silence est immense. La brise qui souffle de temps à autre est salutaire. Mais lorsqu’elle tombe, nous sommes abrutis par la chaleur. Crème solaire et bouteilles d’eau sont nos amis indispensables.
Lorsque nous revenons, le camp s’est rempli. Un groupe de Japonais, un autre d’Italiens. Si nous espérions être seuls, c’est raté. Seuls les dromadaires qui déambulent dans le camp et les alentours semblent totalement indifférents à cette agitation.
Déjà les ombres s’allongent. La chaleur tombe un peu. Il est temps de partir à l’assaut de la forteresse Ayaz Kala. 20 minutes de grimpette. Et nous admirons le couchant flamboyant qui illumine les vieilles pierres et le sable compacté. Dans le silence assourdissant du désert, le soleil disparaît peu à peu, nous offrant un spectacle d’une pureté lumineuse incomparable.
Nous redescendons. Le dîner nous attend : un délicieux ragout de pommes de terre et de carottes à la viande. Et ensuite, c’est fête dans le désert. Quelques musiciens sont arrivés, une danseuse… pendant presque une heure, des chants et des danses traditionnels envahissent la nuit douce.
Nozim nous avait dit que la nuit serait très fraîche. En fait, elle est douce et claire. Puis un petit groupe s’éloigne du camp loin des lumières et s’en va rêver sous la voûte étoilée. Près des yourtes, les dromadaires blatèrent. Nous partons un peu plus loin pour mieux profiter de ce moment exceptionnel. Le ciel est si pur que les étoiles se bousculent là-haut. On a peine à distinguer quelques constellations. C’est magique. Et c’est une très bonne entrée en matière pour la nuit sous la yourte.
Ayaz Kala – Khiva
Contrairement aux prédictions de Nozim, la nuit fut très douce et tiède sous la yourte. Ce matin, un petit tour à dos du dromadaire Aliocha pour tout le monde, histoire de se prendre pour quelques instants pour des princesses et princes du désert.
Puis, Sandrine et moi, partons pour une balade. Des bébés gecko nous filent entre les jambes, un autre, beaucoup plus gros et plus calme, pose pour la postérité. Nous croisons aussi une tortue à demi enfouie dans le sable, sans doute à la recherche d’un peu de fraîcheur. En cette fin de matinée, le soleil cogne dur. Même enroulées dans nos foulards, la chaleur est abrutissante.
Les couleurs du désert sont étonnantes : sables ocres et blancs se mêlent aux camaïeux de vert. Des jaunes, des roses viennent rehausser le tableau.
1H30 plus tard, nous sommes ravies de retrouver les yourtes et … une bouteille d’eau bien fraîche. Pour le déjeuner, un plov, délicieux. Puis une micro sieste avant de reprendre le bus vers Khiva. La douche, à l’arrivée, est très appréciée.
Après le dîner, temps libre dans la vieille ville de Khiva. Balade nocturne à travers les ruelles. La ville entourée de ses remparts recouverts de torchis est calme le soir. Les façades éclairées ressemblent toutes à des palais des mille et une nuit. Que l’on regarde à droite, à gauche, devant ou derrière, il n’y a rien de moche !!!
On flâne jusqu’à minuit, quelques élèves sont allés manger des glaces. Puis retour au bercail. Demain, Nozim nous a promis une journée chargée.
Khiva et voyage retour
Nozim nous avait prévenu… La matinée fut en effet riche en visites, et en émotions visuelles. Ce que nous avions mal anticipé : la chaleur; au moins 30° dans les ruelles étroites de Khiva…
C’est parti pour une visite de la vieille ville, qui se nomme Ichon Kala ! Le nom de la ville vient de l’hébreu : c’était une façon de dire « tout va bien ».
La ville est totalement fermée, ceinte de remparts en torchis (environ 2200 mètres de remparts). A l’époque du dernier Khan, chaque citoyen offrait 12 jours de travail pour entretenir les remparts de la ville. Khiva compte une ville extérieure et une intérieure. Aujourd’hui la ville est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. 1500 personnes résident à ce jour dans la vieille ville, plus de 2000 à l’époque soviétique : actuellement la vieille ville compte plus d’hôtels et d’auberges que de maisons d’habitation.
Notre première halte se fait à Kuhna Ark. Cet ensemble architectural compte une cour extérieure, une mosquée et un bâtiment officiel. C’était le tribunal de l’époque. Les exécutions se faisaient sur la place juste devant : on décapitait, on écartelait, au gré de la fantaisie du Khan. Dans la cour, une yourte : en hiver c’est là que le khan recevait ses invités de marque ou les ambassadeurs. La petite taille de la yourte permettait de chauffer plus facilement l’espace. Une deuxième partie du bâtiment abritait les concubines du khan. Il ne fallait tout de même pas oublier l’essentiel ! La mosquée, quant à elle, était extérieure, et donc utilisée en été. Enfin l’ensemble compte une médersa, qui date du XVIIIème siècle, construite par le khan Muhammad Rakhim surnommé Ferouz (poète, écrivain renommé et respecté).
Notre deuxième halte est au mausolée Mahmud Pahvalon, aussi connu que Tamerlan à Samarkand. Lui aussi très respecté. Ce mausolée est exceptionnel par la finesse et la richesse des mosaïques.
Notre troisième halte est la mosquée Junan, surnommée la forêt de Khiva. Elle fut construite au Xème siècle. Elle compte 213 colonnes en bois qui soutiennent le bâtiment. Toutes sont faites en orme et sculptées. Gengis Khan, le grand conquérant mongol, lors de son passage à Khiva a brûlé toute la ville sauf cette mosquée, parce que les colonnes servaient à attacher les chevaux. En 1875 un tremblement de terre a ravagé la ville et de nombreux habitants ont offert une colonne pour rebâtir la mosquée. Des visiteurs ont également fait le même cadeau afin de laisser une trace remarquable de leur passage et s’assurer ainsi une place au paradis.
Notre quatrième halte nous mène à la citadelle Toshkhavli. C’était un lieu dévolu à la fête. Magnifiquement décoré de mosaïques bleues, on y remarque des écritures diverses et notamment des Robayats en perse de Omar Khayyâm.
Enfin, notre dernière halte est au harem, lui aussi tout de mosaïques bleues vêtu. Un côté abritait les chambres des 4 femmes officielles du khan ainsi que la chambre du khan. L’autre côté était réservé aux concubines. Notons au passage que la famille de ces dernières percevait un salaire, et le khan offrait des bijoux à ses concubines. Bijoux qu’elles portaient toujours sur elles, au cas où le khan décida subitement de les expulser du harem. Autre petite remarque : derrière les chambres des femmes « officielles » se trouvait un petit couloir, afin que le khan puisse se déplacer discrètement d’une chambre à l’autre sans éveiller la jalousie des autres femmes. Je vous laisse méditer sur le sort de ces belles.
A retenir de notre visite : l’extrême richesse, l’extrême délicatesse des mosaïques, Le bleu profond qui les caractérise, et la qualité de conservation de toutes ces merveilles. C’est pour nous, en cette fin de voyage scolaire, une apothéose. Après tant de beautés, nous avions hâte de reprendre des forces… et de goûter à la fraîcheur relative de notre hôtel. Un plov délicieusement aromatisé de raisins secs et d’ail farci dans le patio a parfaitement fait l’affaire.
Une courte sieste, et nous voici repartis. Cette fois-ci pour dépenser nos derniers sums. Temps libre pour tous. Nozim se repose. Nous profitons une dernière fois de cette ville délicieuse.
Certains s’offrent le luxe de gravir les 200 et quelques marches du plus haut minaret de la ville. Au sommet, la vue est à couper le souffle. À nos pieds, la ville de sable et de torchis s’étale paresseusement. Elle semble endormie sous le soleil écrasant. Et pourtant nous ne sommes que début mai !
A 19 H, Nozim nous a donné rendez-vous au pied des remparts. Il nous emmène admirer le coucher de soleil sur ces mêmes remparts. Encore une bonne dose de sensations. Et puis… 20H30 tout le monde se retrouve à l’hôtel. Nous avons fait quelques emplettes pour préparer la soirée.
Le propriétaire de l’hôtel a préparé un gâteau. C’est notre dernière soirée, alors que la fête commence ! Comme à la cour des Sultans, ou presque. En tous les cas, beaucoup de joie et de bonne humeur.
Le plus difficile, lorsque la musique se tait, est d’aller faire son sac qui, décidément, est devenu bien petit au fil des semaines. Une douche bienfaitrice, dans cette nuit encore très chaude. Et quelques… trop courtes minutes de repos. Le réveil va sonner très vite. Le départ est prévu à 4 heures du matin. Direction Istanbul puis Paris, avant de retrouver nos proches à Libourne.
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